Je veux protéger mes deux filles innocentes


M. Marc Habib EGHBAL
Maison d'arrêt de Nantes
9, Rue Descartes
44200 Nantes


Lettre recommandée A.R

Mme Guilaine CHENU et Mme Françoise JOLY,
Animatrices de l'émission ENVOYE SPECIAL
Maison de France Télévisions
7, Esplanade Henri-de-France
75907 Paris Cedex 15

A Nantes Le 11 mai 2002

Mesdames

Courant novembre 2001 et février 2002, l'émission Envoyé Spécial a diffusé deux reportages signés par Olivier Pighetti mettant en avant les mensonges de Fabienne Brin et relatant de façon calomnieuse l'éclatement de ma famille.

Jusqu'à présent, cette émission avait la réputation d'être juste et sérieuse. Pourtant, ces reportages ont été faits à sens unique, contrairement aux règles d'une bonne enquête de journaliste ; pire même, ils ont été faits dans un esprit de propagande, défendant les intérêts de mon ex-conjointe, Mme BRIN. Lors de la réalisation de son reportage, M. Pighetti n'a jamais essayé de prendre contact avec ma famille (il préfère agir comme un voleur en cachant un micro sur Fabienne Brin) ni pour chercher à comprendre comment on a pu arriver à cette tragique séparation, ni pour chercher à savoir ce qu'il s'était vraiment passé le jour de notre séparation ; il avait déjà jugé l'Affaire et se présente comme un justicier aidant une pauvre mère déplorée à retrouver sa fille. Ce n'est pas du journalisme, ça, c'est du parti pris ! Et je ne parle pas des deux " torchons " qu'il a osé publier dans la presse à scandale… Mais sûrement avez-vous commencé depuis quelque temps à vous faire une opinion plus juste de notre drame familial après avoir consulté le site Internet créé par le comité qui me soutient.

Mais tout ceci n'est pas le But de ma lettre : la motivation de ce courrier aujourd'hui est de protéger mes deux petites filles, Eva et Sara, qui n'ont que trop été exposées depuis ce tapage médiatique.

Lors de ses précédents reportages, M. Pighetti a diffusé sans aucune pudeur les photographies et les images filmées de mes deux filles mineures, étalant ainsi sur tous les écrans leur vie privée.

Alors que j'ai essayé à tout prix d'épargner ma petite fille Sara des douloureuses scènes de séparation, notamment au Canada, dans l'un des moments les plus difficiles de ma vie avec elle, j'ai été stupéfié d'apprendre que ma fille a été filmée dans un tel état de choc, et que ses images de profonde détresse ont été diffusées…Quelle mère responsable et aimante peut autoriser une telle chose ? Et dans quel intérêt ? Sûrement pas en tout cas dans celui de l'enfant….

Je viens d'apprendre que votre émission préparait encore un autre reportage sur ce sujet ; et si je ne peux vous empêcher de refaire une émission prenant encore parti pour mon ex-conjointe, j'essaierai de toutes mes forces de préserver Eva et Sara de cette mascarade.

Car dans toute cette histoire, une seule chose m'importe : le respect de mes enfants.

Depuis trois ans, ma famille a connu de graves problèmes ; vous n'en connaissez qu'une version fausse que vous vous êtes permis de diffuser. Ceci compromet directement la vie privée de mes filles, et ne fait qu'aggraver une situation déjà bien trop douloureuse.

Aussi, à compter de ce jour, en tant que père de Sara et de Eva EGHBAL, je vous interdis formellement de diffuser de mes filles : des photos, des cassettes vidéos, et toutes sortes d'images, qu'elles soient récentes ou passées, qu'elles soient masquées ou non ; je vous interdis aussi de prononcer leur nom, de diffuser leurs voix, de quelque manière que ce soit, et tout cela sous peine de poursuites judiciaires. Bien entendu, je formule les mêmes interdictions pour ma personne, garantissant ainsi mon droit à l'image.

Pour préserver mes deux petites filles innocentes, je m'adresse aujourd'hui à votre âme et conscience de journaliste, de femme, et peut-être de mère.

Dans cette attente, et en espérant que Sara et Eva pourront enfin gagner un peu de calme et de paix, je vous prie d'agréer, Mesdames, l'expression de ma considération distinguée.

P.S. : Copie envoyée à :

         M. le Président Directeur Général, M. Marc Tessier
         Mme la Directrice Générale, Mme Michèle Cotta
         Ministre de la justice Remit